Deux rois pour veiller sur la République
Claude Nicolas-Ledoux, architecte réputée de l’Ancien Régime, reçoit en 1787 une commande d’envergure : il s’agit pour lui de créer une nouvelle enceinte encerclant la capitale. Ce sera le mur des Fermiers Généraux. Edifié au-delà du bâti parisien d’alors, il un vaste espace libre entre le Mur et la ville. Ce sera la future Place de la Nation.
Sur cette route allant vers Vincennes, la Barrière du Trône est une entrée majeure sur la capitale. Ledoux, principal créateur du style Néo-classique y construit deux pavillons et deux colonnes, celles-ci devant être surmontées de deux statues, représentant d’une part la liberté du commerce et d’autre part la fortune publique, beaux symboles pour un endroit où se prélevait l’impôt.
Mais les fureurs de la Révolution empêchèrent la fin de l’ouvrage, et ce n’est que bien plus tard, dans les 1840 que les rois Saint-Louis et Philippe Auguste prirent leur place au sommet des colonnes.
Souvenir monarchique (renversé)
Ouverte juste avant la période révolutionnaire, la place de la Nation fut baptisée Place du Trône, en souvenir du Roi Soleil, revenant dans la capitale accompagné de Marie-Thérèse épousée très officiellement en l’église de Saint-Jean –de-Luz.. On avait alors installé là un trône pour accueillir le roi comme il se devait.
Débaptisant volontiers les artères de la capitale, les révolutionnaires n’eurent pas à chercher bien loin, et l’image était forte. La Place du Trône renversée fut le théâtre d’un véritable massacre en juin 1794, alors que l’on y avait installée la guillotine. En partie détruite pendant cette violente période, il faudra attendre la Baron Haussmann pour que la place revienne à l’ordre du jour.
Un projet à la hauteur
Napoléon III décide décide que la place mérite Arc de Triomphe du type de celui qui orne depuis peu la Place de l’Etoile. Un projet ambitieux qui sera agrémenté d’un portique encerclant la place et en son centre, d’une imposante fontaine. Ce sera le Triomphe de la République, groupe statuaire en bronze conçu par le sculpteur Jules Dalou.
C’est à l’occasion de la célébration de la Fête Nationale du 14 juillet 1880 que la place devint celle de « la Nation », et d’une République triomphante.